« Spiraleur » ; « cup » ; « découpeur »

Bonjour,

Voici de nouvelles aides culinaires qui ont beaucoup de succès.

Le spiraleur, qui permet aux enfants faire et manger des spaghettis de légumes/fruits :

C’est une activité à surveiller car les lames sont très coupantes… Ce qui rend l’appareil très efficace.

J’ai choisi ce modèle 10203 de Lurch (ci-dessous, qui coûtent 35 euros environ) parce que :

– Il y a 4 ventouses aux pieds, ce qui lui assure une grande stabilité, et il n’y a qu’a appuyer dessus pour fixer, et tirer sur les languettes pour les retirer

– il y a une double poignée, ce qui me permet d’aider les plus petits en poussant vers l’avant pendant qu’ils tournent, tournent, il adorent ça 🙂

– c’est un modèle où on pousse les légumes à l’horizontal, et ce qui permet d’y mettre un concombre entier (contrairement aux modèles verticales comme les robots)

– il y a assez de hauteur à la sortie pour y mettre un bol… même si ça déborde parfois quand on « spiralle » un concombre et qu’on obtient des spaghettis d’un mètre de long voire beaucoup plus !

– le nettoyage est très simple car il n’y a que 3 pièces à nettoyer, la partie avec les poignées qui se retire facilement, le gros bloc, et la lame utilisée (il faut pousser sur le bouton prévu et elle vient toute seule ; c’est moi qui m’occupe de la nettoyer)

Choux-rave, patate-douce, betterave (crue elle salit moins), concombre… les enfants adorent les manger crus !

________________________________________________________

Voici les tasses/cup :

Elles me permettent de me passer de ma balance et rendre beaucoup de recettes accessible aux enfants. Par exemple, j’ai remplacé le texte « 275g de farine » par « 1 tasse verte + 1 tasse rose + 1 tasse bleu », avec le dessin qui va avec ! Du coup, je n’ai plus besoin de peser à l’avance les ingrédients d’une recette, les enfants vont chercher dans le placard les pots dont ils ont besoin (j’ai des grands pots pour la farine, le sucre…), et lisent la « recette image » (que j’ai plastifiée).

J’ai choisi les tasses ci-dessus car elles sont belles, en acier inoxydable, et avec des poignées de différentes couleurs.

_____________________________

Plus classique (pour moi), j’ai aussi ce découpeur de légumes, modèle Mastrad F21600 pour ses trois possibilités de coupe, son grand bac en dessous, et sa robustesse, et le petit peigne inclus pour le nettoyage (attention, lames très coupantes)

Il me suffit d’éplucher et de couper en deux les légumes, puis de le mettre dans saladier et de laisser faire les enfants. Il faut des légumes pas trop dur pour les plus petits, mais les plus grand arrivent à couper les pommes de terre en y mettent tout leur poids et sont ravis !

 

L’effort maximum.

Bonjour,

Le week-end dernier, je suis allée me promener dans une grande surface, en cherchant des objets qui pourraient être des aides au développement des enfants selon la pédagogie montessori. Et j’ai trouvé, au rayon des rideaux, ça :

DSCF5497

Ce sont des « stop porte », des sacs de 30 centimètres de haut, pesant chacun 2,5 kilos, au prix de 2 euros pièce. Je n’ai pas hésité, j’ai acheté les 3…

__________________________________________

Les enfants qui entrent dans une communauté enfantine (à partir de la marche assurée) ont deux nouveaux besoins fondamentaux : la collaboration (avec l’adulte) et le maximum effort.

Je vais parler aujourd’hui de l’effort maximum…

Une fois qu’il est capable de marcher, l’enfant se donne des challenges, qui vont lui permettre de développer sa force physique : par exemple, il va vouloir porter des bouteilles d’eau de 2 litres, et nous, adultes, nous avons tendance à l’arrêter, pensant que c’est trop lourd pour lui, qu’il risque de se faire mal… A cet âge-là, l’enfant teste ses limites sans se faire mal. Il est important de ne pas le stopper, car il est aussi en train d’apprendre la persévérance, en allant au bout d’un défi qu’il s’est lui-même lancé. Il faut l’accompagner, l’encourager à aller jusqu’au bout de son effort…

(A cet âge-là aussi, l’enfant développe le gout du risque, à travers certains challenges…)

Une ambiance préparée qui tiendra compte de ce besoin aura des meubles adaptés à la taille et à la force de l’enfant, qu’il pourra déplacer lui-même. Il sera proposé aussi des activités pour transporter des objets lourds.

J’ai vu dans un film japonais des petits enfants transporter des sacs à dos remplis de pommes…

__________________________________________

Pour en revenir aux sacs « stop porte », pour en faire une vraie activité montessori, elle doit avoir un début et une fin. Je pense que je vais acheter deux cerceaux, et proposer aux enfants de les déplacer d’un cerceau à un autre…

L’avantage, comme je travaille à la maison, c’est de pouvoir ranger l’activité une fois les enfants partis… De plus, je pourrais intégrer cette activité dans un parcours de motricité pour les plus grands…

En attendant, mes fils ont déjà essayé de les déplacer… « C’est lourd ! » a dit Tadéo (27 mois) la première fois (2,5 kg quand même)… et 5 minutes après, il déplaçait deux sacs à la fois !! Timéo (3 ans et demi) en déplace aussi 2 à la fois. Et ce matin, j’ai vu l’enfant que j’accueille (2 ans et demi) en déplacer un, puis deux… Tantôt les sacs sont soulevés, tantôt ils sont trainés… Je n’ai pas résisté à en prendre un, et à chanter tout en mimant : « en haut… et en bas… » ! Les enfants m’ont imitée… un peu ! Leurs visages, concentrés, en plein effort, est un pur bonheur. (ils sont allés lire ensuite 😀 )

Vie pratique : de nouvelles acitivités pour la cuisine

Bonjour,

Je suis allée faire les courses au rayon des aides culinaires d’une grande surface, en recherche d’ustensiles qui peuvent être utilisés par les enfants… Par exemple, j’avais déjà chez moi un coupe œuf, mais je ne m’en servais pas vraiment, je n’en avais pas réellement besoin pour couper un œuf… en revanche, pour les tout-petits, cet outils leur permet de façon autonome de couper un œuf…

Bref, j’ai pris mon temps dans le rayon (plusieurs heures :-D), et j’ai sorti à chaque fois les différents modèles de leurs boîtes !

____________________________________________

J’ai trouvé un super « peleur de pommes », à 12,90 euros, et que j’ai ce matin dans le petit super marché du coin à 8,90 euros !

J’avais déjà vu cet appareil dans une vidéo d’une communauté enfantine japonais, alors je n’ai pas hésité à le prendre. Il y avait deux modèles, un moins cher, mais blanc plastique, pas très beau, donc j’ai choisi celui-là. j’ai trouvé plusieurs vidéos sur le web pour regarder le fonctionnement en détails avant de faire une démo aux enfants.

La petite manivelle avec un bout noir en bas permet de fixer l’appareil, et il ne bouge plus du tout (c’est la table d’activité qui bougeait !). Mettre la pomme bien droite sur la broque à 3 dents est un peu difficile pour mes deux fils, alors c’est moi qui le fait. Ensuite, ils tournent la manivelle… D’abord cela devient un petit peu plus dur quand la pomme arrive à la première lame qui épluche, et ensuite c’est encore plus dur avec la deuxième lame qui coupe…

Premiers essais : Timéo (3 ans et demi) a commencé tout de suite avec ses deux mains (il a l’habitude de faire des pâtes fraiches avec son père…).Tadéo (2 ans) a été surpris par la deuxième lame, alors il a tourné la manivelle dans l’autre sens pour que ce soit plus facile ! Je lui ai expliqué qu’il faut tourner dans le même sens (en lui expliquant pourquoi). Il a fait quelques pauses en soupirant, mais il a tourné jusqu’au bout. Le lendemain matin, Tadéo a essayé à nouveau : cette fois, quand la pomme a touché la deuxième lame, il a rigolé et il a mis plus de force pour tourner… Il a réussi aussi cette deuxième fois à prendre la pomme coupée pour la mettre dans le bol sans la casser ; et il a enlevé le trognon de pomme de la broche…

_______________________________

Déroulement de l’activité :

Peler moi-même une pomme en première m’a permis de mettre en place les ustensiles autour et de faire un protocole fixe et définitif…

Pour les activités de cuisine, j’ai décidé de ne pas les laisser en accès libre en permanence… Dans une grand pièce avec plein d’enfants, et un adulte toujours présent, je pense que c’est possible. Mais à la maison, il y a plein de murs entre mes pièces, et cela ne me permet pas de laisser l’activité libre, sans surveillance et en même temps en toute sécurité….

Donc, j’installe le peleur pomme sur la table d’activité, et je bouge aussi la table de façon que les enfants puissent tourner autour (et pas contre un mur…) ; car Tadéo semble être gaucher… et pour tourner la manivelle, il faut qu’il se déplace de l’autre coté… J’ai essayé de déplacer le peleur de pomme, mais après c’est les épluchures et la pomme qui risquait de tomber par terre…

Ensuite, j’ai besoin d’un bol qui servira pour placer la pomme coupée, et d’un autre bol pour mettre les épluchures et le trognon… Je veille à ce mon tabouret et la bassine avec un peu d’eau se trouve à coté de ma poubelle…

Voilà, je sonne ma cloche pour prévenir qu’une activité est prête. Je pèle et coupe une pomme en tournant la manivelle, je prends la pomme coupée pour la mettre dans le bol, puis les épluchures pour les mettre dans un autre bol. Je retire le trognon. Je mets le bol avec la pomme au frigo, puis les épluchures à la poubelle, et le bol dans la bassine.

En raison de la double lame, je décide que ce sera moi qui débloque le peleur et je vais le rincer tout de suite.

Je laisse les enfants déguster la pomme s’ils le souhaitent : soit ils la terminent et finissent l’activité en mettant le bol dans la bassine, soit ils ne mangent pas la pomme entière, et finissent l’activité en mettant le bol au frigo.

Mon attitude est de m’effacer, que les enfants oublient ma presence… réfléchir avant d’intervenir (aide vraiment utile et indispensable ?  ou entrave à leur développement ?)… ne pas regarder l’heure et laisser le temps aux enfants dont ils ont besoin…

________________________________________

Dans le même esprit, j’ai trouvé d’autres ustensiles (sans piles ni fils électrique)

  • un coupe-oeuf en inox, qui permet de couper l’oeuf dans les deux sens, et aussi de couper les champignons…
  • un dénoyauteur de cerise ou olive
  • un petit hachoir à oignon, qui ressemble à celui-là :
  • un moulin pour râper le fromage, ou les noix, qui se pose, et qui se fixe aussi par vide d’air, avec une cheminée d’insertion et un poussoir de sécurité, qui ressemble à celui-là :

  • et des moules à raviolis individuels, qui servent à couper un rond de pâte ouvert à plat, et ensuite il faut placer le rond de pâte, la garniture, et refermer… qui ressemblent à ceux-là :

Je propose aussi de couper des bananes, des concombre… avec une petite planche, un vrai petit couteau, et les bols qui vont avec… J’ai aussi un presse agrume…

Voilà, j’ai de quoi varier mes activités de vie pratique en cuisine maintenant ! Car il n’y a pas de dinette dans les communautés enfantines : les enfants n’imitent pas les adultes à faire la cuisine ; ils cuisinent vraiment avec eux…

vie pratique : l’oeuf… auto-analyse

Bonjour,

Suite à la mise de l’activité de vie pratique, je vais essayer de m’analyser, sous la forme de questions réponses, de façon à ce que les questions me servent de cadre pour mes prochaines analyses…

  • Suis-je satisfaite de la mise en place de l’activité ou vais-je changer une modification ?

Oui, je suis satisfaite. Je pense que je vais garder le protocole de la dernière présentation, c’est à dire que l’activité est disponible quand je sonne sur la cloche, et que préalablement, le tabouret+bassine d’eau se trouve à coté de la poubelle, et que le plateau se trouve sur la petite table de la cuisine.

  • Mon attitude/comportement, a t-il toujours été utile et bienveillant ?

C’est difficile de répondre à cette question, savoir quand et comment intervenir est tout un art d’éducateur ! Pour cette activité, je me suis posée la question, pour Timéo et pour Tadéo, quand je les ai vus positionner l’œuf dans le coupe œuf à la verticale au lieu de l’horizontale, car je savais que l’œuf ne serait pas bien coupé, et surtout qu’il allait en être frustré, énervé… Je n’ai rien dit dans les deux cas sur le coup, et je les ai laissé faire leur erreur… je leur ai ensuite expliqué pourquoi… je me dis que c’est important pour leur construction de faire des erreurs, de savoir qu’on apprend plus de ses propres-erreurs, qu’on peut se corriger la fois suivante, qu’on ne réussit pas à chaque fois, ni du premier coup…

J’ai été un petit peu directive aussi, en leur disant quoi faire, quoi ranger parfois… En même temps, il n’y a pas eu de rapport de force. Je m’étais préparé mentalement à ranger pour eux et à faire en sorte qu’il me regarde faire avant de passer à un autre jeu, et je m’y suis tenue.

J’ai aussi réussi à observer en silence, et le silence… quand Tadéo, la 3ème fois, a fait tomber son coupe œuf par terre en prenant la dernière rondelle pour la manger, je n’ai rien dit. Au bout d’un instant c’est lui qui a : « oh, c’est tombé par terre… ». Silence de ma part pendant qu’il mange ce qu’il reste sur la table. Puis, spontanément, il l’a ramassé par terre pour le poser directement sur le plateau, à sa place.

Prendre mon temps, leur laisser prendre leur temps… je vais travailler la dessus… Proposer les activités individuellement rend le temps secondaire, c’est à dire que je n’ai pas à me dépêcher parce qu’il y en a un autre « en train de… » ou qui risque de tout salir et que l’activité dérape. L’activité individuelle me permet aussi d’être beaucoup plus disponible pour l’enfant, de l’observer et que mon regard le porte, le soutienne… J’ai déjà observé, avant, que j’installais un enfant, et puis ensuite je m’occupais d’un autre, et du coup, le premier se levait…

Le travail individuel, finalement, je trouve que c’est moins difficile pour moi à gérer, car j’ai juste un œil pour les 2/3 autres autour, qui jouent ou qui regardent (et à qui j’apprends à regarder sans parler à celui qui fait l’activité pour ne pas le déconcentrer…), et que c’est plus profitable à l’enfant qui fait l’activité…. (Je fais aussi référence à l’activité peinture que j’ai proposée cette semaine, mas à tour de rôle, au lieu de collectivement comme je le faisais avant…)

  • Si j’ouvre une MAM (Maison d’Assistante Maternelle), que ferais-je de différent ?

Au niveau du matériel, je l’achèterais au fur et à mesure de façon à proposer un beau plateau, avec des couleurs coordonnées et un code couleur, par exemple tout serait jaune, plateau, cocotier, etc. J’accrocherai aussi un crochet avec un tablier jaune à coté de l’endroit où je range le plateau…

Avant de présenter cette activité, je présenterai l’activité « faire la vaisselle » et « nettoyer la table ». Tatéo voulait faire la vaisselle, surtout quand il a vu la nouvelle bassine blanche… Il ne m’est pas possible d’aménager un coin pour chez moi, en revanche dans une MAM, ce sera possible… Mon problème est que je n’ai pas d’accès à un robinet pour un tout-petit, qui lui permettrait de remplir une bassine ou mouillée une éponge…

  • Comment ont réagis le(s) enfant(s) à cette activité ?

Ils adorent et ils me la demandent. Je pense que la prochaine fois, je ne présenterai pas l’activité, et je laisserai Tadéo « être le premier » comme il le demande…

J’ai un problème avec l’enfant que j’accueille et dont je ne m’occupe pas de préparer les repas. Il était présent, et il a regardé. Je vois qu’il a envie de faire, et j’aimerai lui proposer, et en même temps, lui interdire de manger, à lui seulement, ne me parait pas correct. J’ai l’intention de proposer au moins une activité de cuisine par jour, et en même temps, j’ai un budget serré et je ne veux pas payer ses repas… ses parents ont choisi de s’en occuper.

Et en même temps, qu’il regarde tous les jours, sans pouvoir participer… je ne suis pas à l’aise non plus… je vais réfléchir à tout ça !

  • Autre(s) remarque(s) ?

Les enfants ne sont toujours pas correctement installés car les chaises ne sont pas à la bonne hauteur : trop haute et leurs pieds ne touchent pas le sol, ce qui a au moins deux conséquences : ils ne sont pas indépendant pour s’installer, car ils doivent me démander de rapprocher la chaise de la table, ou alors ils ne me demandent pas et son trop loin de la table, ou encore restent debout et s’agitent… L’autre conséquence, c’est qu’ils ne restent pas longtemps sur la table pour se concentrer car ils ne sont pas installés confortablement, et au lieu de se concentrer sur l’activité, ils gigotent sur la chaise pour essayer de trouver une position moins inconfortable… donc ils ne se concentrent pas sur l’activité à 100%, et ne se concentrent pas longtemps…
J’ai plusieurs pistes, faire scier les chaises que je possède déjà par une personne qui aurait les outils pour, ou alors je vais chercher un menuisier, je crois avoir entendu parler d’une école de menuisier dans la région, il faut que je me renseigne… L’idéal serait de posséder des mini chaises de bureau rembourrées avec un maximum de confort, et en même temps pas trop lourde… avec un système permettant une hauteur d’assise réglable de 16 cm à 22 cm, tous les 2 cm… ou alors d’avoir une chaise pour chaque taille… Et il faut aussi que je pense à la hauteur de la table…
Des meubles à la taille et à la force des enfants ont été le point de départ de la pédagogie montessori, je souhaite donc en faire ma priorité.

vie pratique : l’oeuf… suite !

Bonjour,

Lors de mon précédent article, j’ai oublié quelques précisions importantes.

La deuxième fois, quand Tadéo a pris ses rondelles pour les déposer dans le mini plat, je me suis rendue compte qu’il était gêné, visuellement, par la coupelle-poubelle et le cocotier, car il est plus bas que moi. D’autre part, quand il a terminé sa dégustation du deuxième œuf, quand il a voulu partir, je lui ai demandé de mettre son mini plat avec les 2 rondelles restantes dans le frigo, ce qu’il a fait tout de suite sans rien dire. J’ai aussi eu la grande satisfaction de le voir revenir prendre sa coupelle-poubelle spontanément, ainsi que son plateau dans un deuxième aller-retour, pour les mettre dans la bassine d’eau.

 

Puis une semaine après, j’ai proposé à nouveau cette activité… Il ne va pas manger un œuf tous les jours en plus de ses repas !
J’avais cuit deux oeufs. Et malgré son insistance à être le premier, j’ai tenu à lui représenter l’activité car j’ai modifié mon protocole en fonction de mon observation : au lieu de poser le plateau devant moi et de travailler dessus, je l’ai poussé au milieu de la table, puis j’ai posé la coupelle devant moi, avant de prendre l’œuf pour l’écailler, j’ai reposer la coupelle sur la plateau et j’ai pris le coupe œuf pour le poser devant moi, le but recherché étant que Tadéo ne soit plus gêné visuellement pour déposer ses rondelles coupées… Quand j’ai eu terminé et que j’ai mis mon mini plat dans le frigo, Tadéo a voulu prendre le relais, mais je lui dis que je n’avais pas terminé, que j’allais jeter les coquilles vide à la poubelle. J’ai eu le plaisir de l’entendre me dire de tout le matériel dans la bassine d’eau.

Puis ce fut au tour de Tadéo. J’ai aussi eu le plaisir de constater qu’il a intégré tout de suite les changements, et qu’il dit tout haut les verbes (prendre, poser, etc…). Il a mangé tout de suite son œuf, mais je lui demandé de les poser d’abord sur le mini plat, ainsi, j’ai pu observer qu’il n’était plus gêné et qu’il les a bien disposé… enfin il fait ce qu’il a pu, hein 😉

Ensuite, il m’a regardé en disant qu’il avait terminé, et je lui répondu que non, pas encore… Et sans que je le lui dise, il a deviné qu’il lui fallait jeter les coquilles à la poubelle… il a voulu s’arrêter, mais je lui à nouveau dit qu’il n’avait pas encore fini… Il a fait 4 aller retour pour déposer un à un le matériel dans la bassine d’eau, puis m’a demandé à nouveau s’il avait terminé… il a souri quand je lui dis que oui, puis il est sorti de la cuisine.

 

 

vie pratique : l’oeuf

Bonjour,

Un matin, j’ai décidé de proposer une activité 100% montessori.

J’ai choisi cet exercice :

DSCF5466

Pour préparer l’exercice, j’ai cuits 3 œufs durs. Ensuite, j’ai fait l’exercice mentalement… j’ai sorti un plateau, le coupe-oeuf et le cocotier… et à mesure que j’imaginais l’exercice j’ai aussi sorti une petite coupelle qui servira pour mettre la coquille, et mini plat pour déposer l’œuf coupé…

J’ai imaginé faire une deuxième fois l’exercice pour m’assurer de le présenter toujours de la même façon : prendre l’œuf du cocotier, enlever la coquille et la mettre dans la coupelle, soulever la grille, poser l’œuf, couper l’œuf, prendre une à une les rondelles pour les déposer sur le mini plat…

Quand je me suis sentie prête, je suis allée voir les enfants pour leur annoncer qu’une nouvelle activité était prête. Mes garçons arrivent, Timéo 3 ans et demi, Tadéo 27 mois. Ils sont très enthousiastes et commencent à me poser des questions sur le matériel. Avant, nous faisions une activité de groupe, mais j’étais décidée à agir différemment… Je leurs montre qu’il y a plusieurs œufs, que chacun fera l’activité chacun son tour, que je commence, qu’ils me regardent et qu’ils sauront à quoi servent les objets, puis ce sera le tour de Timéo, et ensuite de Tadéo.

Je commence à suivre mon protocole, en procédant lentement et sans parler, sauf pour dire le verbe où moment où je fais l’action, une seule fois (quand l’action est répétée, je la répète en silence pour que les enfants regardent ce que je fais… si je parle, ils regarderont mon visage…) : prendre (l’œuf), écailler (l’œuf), jeter (la coquille), soulever (la grille), poser (l’œuf), abaisser (la grille), prendre (la rondelle), poser (la rondelle dans le mini plat).

DSCF5476

Et là, je me rends compte que ma préparation était insuffisante car je ne l’ai pas visualisée jusqu’au bout ! Alors j’improvise : je me lève pour mettre le mini plat dans le frigo, puis je reviens prendre la coupelle pleine de coquille vide pour la vider dans la poubelle… et là je suis obligée de la mettre dans l’évier, qui en hauteur, et pas très accessible pour eux… Je fais pareil avec le reste du matériel… Je nettoie et j’essuie rapidement tout le matériel, et replace tout exactement à l’identique, avec un nouvel œuf, sur la petite table, je j’annonce que c’est au tour de Timéo s’il le veut… Il est impatient !

Timéo se débrouille bien. j’en profite pour aller chercher un tabouret et une bassine que je place à coté de la poubelle…

DSCF5472

Et j’observe Timéo qui place l’œuf dans le coupe œuf, et qui abaisse la grille sans maintenir son oeuf….Je respire un coup et je n’interviens pas, je le laisse faire son erreur… les rondelles sont mal coupées, il pleure de frustration, s’énerve, réclame un autre œuf et en même temps veut arrêter… Mais pas question qu’il ne termine pas son activité, il est important qu’il voit l’activité dans son intégralité… je lui propose alors de mettre les rondelles dans le mini-plat… le jaune se détache du blanc… je lui propose de le faire pour lui, il accepte, et puis finalement mets lui-même le reste des rondelles dans le mini-plat… et en profite pour en manger une, puis deux, puis le reste ! Ensuite, quand il se lève, je lui propose de mettre son mini plat avec les 3 rondelles qui restent dans le frigo, puis de jeter les bouts de coquilles dans la poubelle, et je lui montre qu’il peut déposer la vaisselle à coté dans la bassine.

DSCF5489

Je relave tout, et je pose à nouveau le plateau sur la table pour que ce soit au tour de Tadéo. Je suis embêtée car j’aurai voulu lui remontrer comment tenir son œuf quand il abaisse la grille… la prochaine fois, je prévoirai 2 œufs par enfants, de façon à pouvoir présenter l’activité à chacun.

Tadéo commence à écailler son œuf… quand il a presque terminé, il écrase l’œuf dans sa main, involontairement, et s’énerve… je l’aide à terminer d’écailler son œuf, et je lui montre que les deux bouts d’œufs peuvent être déposer sur le coupe œufs, et il se calme. Il abaisse la grille, et puis il commence à son œuf… il le mange en entier, ce qui me surprend de sa part car jusqu’à présent, il ne mangeait pas les œufs (ni durs, ni brouillés, ni omelette…). Et puis il se lève et veut aller jouer… Je lui demande de mettre son mini plat avec les 2 rondelles restantes au frigo, il refuse. Je lui dis alors que je le fais pour lui aujourd’hui, pour lui rendre service, en l’interpellant à chaque fois pour être sûre qu’il me regarde…

Le lendemain, j’ai proposé à nouveau cette activité à Tadéo. J’avais prévu 3 œufs. J’ai décidé que le début serait sur la table d’activité, car je ne vois pas comment installer une autre étagère pour poser ce type d’activité d’une part, et d’autre part, j’accueille aussi des bébés, et je ne suis pas à l’aise de la laisser en libre accès. J’ai acheté une sonnette métallique à gifi, à poser avec un bouton, et j’appuie dessus pour faire savoir à Tadéo qu’une activité est disponible.Je l’ai appelé, et je lui montré à nouveau la séquence entière, du début à la fin, c’est à dire cette fois qu’il m’a vu mettre tout le matériel dans la bassine d’eau.

Tadéo se débrouille bien, et cette fois il maitrise sa force pour ne pas casser l’oeuf en l’écaillant… Il abaisse la grille et l’oeuf est bien coupé. Puis il mange en entier. Je lui propose de s’occuper du dernier oeuf, mais je en le prévenant que comme il a déjà mangé un oeuf entier, le deuxième il ne pourra pas le manger, mais le disposer dans le mini plat et le mettre au frigo pour plus tard. Il s’applique, mais il mange à nouveau l’oeuf… Pour éviter un conflit, et surtout un rapport de force, je le laisse faire. Mais je note pour la prochaine fois de lui proposer un seul et unique oeuf.

Changer la couche d’un enfant debout ?

Bonjour,

 

Aujourd’hui, je partage sur le changement des couches des enfants, dans une communauté enfantine, c’est-à-dire une ambiance montessori qui accueille les enfants de la marche assurée (vers 15 à 18 mois ; parfois un peu avant, parfois un peu après) jusqu’à l’âge de deux ans ½ à 3 ans.

J’étais perplexe, et je demandais à voir. J’avais déjà changé mes enfants debout à la piscine, mais au quotidien… ?
Lors de ma formation, j’ai vu des films d’ambiance de communauté enfantine au Japon, qui a répondu à mes questions.
L’espace de change est organisé différemment du Nido. Il n’y a plus de table à langer ; une fois qu’un enfant sait marcher, il ne faut plus l’allonger comme un bébé. D’ailleurs, le rôle et l’attitude de l’adulte sont différents : il ne change plus la couche d’un bébé, il aide l’enfant à changer lui-même sa couche. Pour cela, d’un coté est disposé un panier avec des couches propres : couches culottes blanches lavables. Au milieu, il y un banc, adapté à la taille des enfants. De l’autre coté, il a un panier pour les couches sales à laver, et une petite douche. Il y a aussi un petit wc. Le film montrait partiellement le change (pour l’intimité des enfants probablement…)

 

De retour chez moi, j’ai mis en pratique ce changement de couche en position vertical.

Voilà mon protocole détaillé : je demande à l’enfant s’il veut venir changer sa couche (ou pas), j’insiste seulement quand c’est un moment de change obligatoire (comme avant la sieste). Je le suis jusqu’à ma salle de bain. J’ai ajouté un simple marchepied ikéa.
Je propose à l’enfant d’aller ouvrir son tiroir, de prendre une de ses couches avec son paquet de lingette (ou coton ou autre, cela dépends des enfants et du choix de leurs parents).
Je lui demande de revenir poser tout ça à coté du marchepied.
Je lui demande toujours s’il veut faire ou si c’est moi qui le fais à chaque étape.
D’abord, je déboutonne et je baisse son pantalon.
Ensuite l’enfant s’assoit.
Ensuite je peux enlever ses chaussons, puis son pantalon par les talons.
Puis je demande à l’enfant de se lever.
Ensuite je déboutonne les boutons du body et je les bloque en hauteur entre le pull et le body pour qu’ils ne pendent pas (si l’enfant en porte un).
Je dé-scotche sa couche en lui demandant s’il y a un caca. Premier cas de figure, il n’y en a pas. Je retire la couche, la pose à coté, je prends une lingette et je lui demande d’écarter les jambes et faire comme s’il s’asseyait sur la lingette.
Je remets la lingette dans la couche que je ferme, et je demande à l’enfant s’il veut aller la jeter dans la poubelle prévue à cet effet.
Je demande à l’enfant s’il veut aller sur le pot (qui est aussi dans ma salle de bain…)
Ensuite j’ouvre la couche propre et je demande à l’enfant de se replacer devant le marchepied, d’écarter à nouveau les jambes et de s’asseoir sur la couche et sur le marchepied.
Ensuite, je peux scotcher un coté de la couche pendant que l’enfant est assis.
Je lui demande de se lever à nouveau pour que je puisse scotcher l’autre coté de la couche pour la serrer correctement.
Je reprends les bouts du body pour reboutonner (s’il en a un).
Puis je demande à l’enfant de s’assoir encore pour remettre les pieds dans son pantalon.
Puis de se lever une dernière fois pour remonter et boutonner le pantalon.
Au total, je ne mets pas plus de temps. Sauf quand l’enfant décide de faire certaines étapes, je lui laisse tout le temps dont il a besoin… Quand il décide de faire seul et qu’il s’énerve parce qu’il n’y arrive pas, je patience, et je lui demande toujours s’il veut mon aide avant d’intervenir ; si je l’aide, je l’aide un peu, et je ne fais pas à sa place puisqu’il a décidé de faire seul.

Et s’il y a un caca ? Bon, les premiers jours je continuais de changer l’enfant allongé, plus pratique pour moi, pensais-je… Et l’enfant, inactif, gigotait, demandait un jouet pour s’occuper… Alors que debout il participait activement à changer sa couche, la différence de comportement du même enfant à ces deux façons de faire m’a vraiment frappée. Et la deuxième semaine, quand je me suis sentie prête, j’ai essayé de changer l’enfant debout. Je garde 2 enfants de +2ans, et j’ai pu expérimenter avec des consistances de selles différentes (!). Au final, la technique est la même : D’abord, je préviens l’enfant pour lui demander de faire la statue (demande positive, car demander de ne pas bouger ne fonctionne pas bien…) : « Ah ? Tu as fais caca ? Attends, fais la statue pendant que je sors une (ou plusieurs) lingette… ».  Ne pas hésiter à parler, et tout décrire, car l’enfant est occupé à me regarder parler (!). Ensuite je lui demande, doucement, de s’assoir sur la lingette et de maintenir la position. (j’ai une douche dans la baignoire, pas dans un bac comme dans le film, donc je peux pas demander à l’enfant d’y aller…). Parler encore et encore, et tout se passe bien. Ca m’est arrivé une ou deux fois de réaliser que je m’y prenais mal, et du coup de ré-allonger l’enfant sur la table à langer pour le nettoyer correctement, mais maintenant que j’ai un peu de pratique, j’y arrive à tous les coups ! Je prends mon temps, et je montre à l’enfant ses selles s’il veut les voir (et j’explique pourquoi il ne peut pas toucher).

 

Et petit à petit, l’enfant ira seul sur le pot, à son rythme…

 

A propos des couches lavables : j’y songe, pour le bien-être de l’enfant. C’est pervers pour lui de sentir qu’il se passe quelque chose à l’intérieur de son corps, mais rien à l’extérieur car la couche absorbe tout… Et du coup, le bébé ne prête plus attention à ses signes intérieurs, et plus tard, enfant, il faut qu’il réapprenne… L’idéal serait une couche lavable qui absorbe un peu, étanche pour ne pas mouiller le pantalon, et que l’enfant, dès qu’il est bébé, sente qu’il se mouille quand il fait pipi… A réfléchir…

Analyse : un atelier au RAM !

Bonjour,

L’observation est très importante quand on veut pratiquer la pédagogie montessori.

Je vais donc commencer par écrire un article d’observation d’un atelier qui a eu lieu à la RAM.

_____________________________________________

Ce matin, je suis allée à un « atelier », proposé par la RAM (Relais Assistante Maternelle). J’y suis allée avec mon fils Tadéo (âgé de 2 ans 2 mois), un garçon (Gars2 1/2) (2 ans 6 mois), et un troisième garçon (Gars1) (presque 14 mois)…

Je vous décris ce qui s’est passé dans un premier temps, puis j’expliquerai ensuite la différence avec la pédagogie montessori, et surtout pourquoi.

_____________________________________________

Avant mon arrivée, l’accueillante du RAM (une éducatrice de jeune enfant) a regroupé 4 petites tables dans un coin de la pièce, qu’elle a installées 2 par 2, et installé 8 chaises autour. Une fois que toutes les assistantes maternelles sont arrivées, elle veut faire faire une activité aux plus grands. Elle sort des feuilles blanches, et en place 2 par table : les feuilles dépassent de quelques millimètres le rebord de la table. Ensuite, elle pose au milieu des pots avec de la colle blanche, et 2 pinceaux sont dans chaque pot.

Tadéo l’a remarqué, et il s’installe en premier. L’accueillante apporte des tabliers de protection, et j’en enfile un à mon fils et un à Gars2 1/2 qui s’installe à coté. L’accueillante demande aux enfants de mettre de la colle sur le papier. Je propose à Tadéo de « peindre » avec la colle, il comprend mieux et Gars2 1/2 l’imite. Ensuite, l’accueillante apporte un panier contenant des coquilles d’œufs cassés, et demande aux enfants d’en mettre sur leurs feuilles. Ensuite, elle leurs apporte des petits pots contenant du sable coloré, et leurs demande de le prendre avec les doigts et le mettre sur la colle (sur la feuille).

Les enfants se débrouillent comme ils peuvent. Je m’éloigne pour me rapprocher du Gars1 qui me réclame, et j’observe. Sur l’autre table, 3 autres enfants sont installés. Leurs assistantes maternelles sont armées de leurs appareils photos, et demandent aux enfants de garder la pose, où de recommencer ! Certains restent 5 à 10 minutes à la table, et laisse la place à d’autres. Tadéo est toujours devant sa feuille, à prendre du sable avec ses doigts, et sourit. L’accueillante le remarque, et dit oralement que, lui, il arrive à bien attraper avec 3 doigts, elle sourit, mais s’approche et lui demande de remettre de la colle parce que le sable tombe de sa feuille… Elle dit oralement qu’elle n’aime pas toucher aux dessins des enfants, et en même temps prend un pinceau pour mettre de la colle sur la feuille de Tadéo, qui regarde ce qu’elle fait. Puis elle s’éloigne et le regarde. Tadéo prend à son tour le pinceau, étale de colle, le repose, et recommence à prendre du sable et mettre par dessus. « Ah ! Il comprit ! » Dit tout l’accueillante, satisfaite, et elle s’approche de lui et lui dit « oh ! C’est beau ! » Tadéo s’arrête, la regarde en fronçant les sourcils, puis il continue de prendre du sable et de le mettre sur sa feuille.  Je remarque alors que Tadéo est le seul à continuer l’activité, qu’il a commencé le premier. Gars 2 1/2 a vomi dès le début de l’activité (sa blouse l’a protégée), et j’ai été occupée à nettoyer, m’occuper de lui et de Gars1, tout en observant Tadéo, et je n’ai pas du tout prêté attention au reste du groupe avant : les autres enfants ont tous terminés depuis un moment (car leurs mains sont lavées et les tabliers enlevés).

Je vois l’accueillante dire à nouveau à mon fils que son dessin est beau. Je pense à ce moment-là qu’il lui renvoie une image positive puisqu’il fait son activité depuis une vingtaine de minutes… Je me souviens que la formatrice disait : « il n’y a pas d’enfant parfait qui renverrait une image parfait d’éducateur »… Et je me suis aussi rendu compte que je me sentais fière que ce soit mon fils qui soit encore sur l’activité… je comprends qu’il est difficile de rester humble !

Et puis, à un moment, Tadéo s’arrête. Il soupire et sourit. Je lui demande s’il veut continuer ou pas, et s’il a besoin de mon aide pour enlever son tablier et aller se laver les mains. Il me répond oui et je vais l’aider.

Je vois que Gars2 1/2 est pâle, et qu’il ne joue pas comme à son habitude. Je lui touche encore le front, il ne semble pas avoir de fièvre…J’envoie un SMS à sa mère.

L’accueillante s’approche de Gars2 1/2, et lui demande s’il veut faire un dessin pour sa maman. Je vois qu’il n’est pas bien, et je lui dis tout haut qu’il peut dire « oui, ou non je n’ai pas envie ». Il lui répète la fin de ma phrase. L’accueillante me propose d’emporter du sable coloré pour que je lui fasse faire l’activité à la maison !

Tadéo se dispute avec un enfant, et il se met à pleurer… Il vient me voir et me demande de rentrer à la maison. Je suis d’accord, et je le lui propose de mettre ses chaussures…

Mais l’accueillante n’est pas d’accord, elle rassemble tous les enfants, et commencer à lire une histoire collectivement… Elle interrompe sa lecture pour demander à un enfant de pousser pour que celui de derrière puisse voir… Je suis embêtée, en général, je pars quand je veux, surtout avec un enfant malade ! J’attends quelques instants, avec Gars1 dans les bras, et puis je vois que Gars2 1/2 va chercher un livre pour l’apporter à l’accueillante, qui lit le livre qu’il a choisit à tout le monde. Tadéo aussi s’est approché…

Mon téléphone sonne. La mère de Gars2 1/2 arrive le chercher (j’ai su le soir qu’il avait une gastro-entérite).

Je laisse les enfants finir d’écouter l’histoire, puis cette fois j’annonce que je rentre que la mère de Gars2 1/2 arrive… J’aide les enfants à mettre leurs chaussures, et je m’étonne que l’accueillante ne lit plus… Et puis je la vois au téléphone du bureau, je suis rassurée, ce n’est pas moi qui a interrompu la séance de lecture…

Fin de mon observation (que je reconnais subjective…)

_____________________________________________

Maintenant voici mon analyse de mon observation, par rapport à la pédagogie monstessori.

Je pense que l’activité en elle-même, c’est à dire mettre de la colle à l’aide d’un pinceau sur une feuille, et mettre du sable coloré de dessus, peut être une activité à proposer à un enfant de deux ans dans une communauté enfantine. Je trouve même que c’est bonne idée que je vais reprendre.

Mais l’environnement, l’ambiance, et l’attitude de l’adulte sont contraire à la pédagogie montessori. Et la finalité, le but, de cette activité aussi est différente.

Si je propose cette activité à la maison, dans l’esprit de la pédagogie montessori, voilà comment je procéderais…

_____________________________________________

L’environnement d’abord.

Les chaises et les tables étaient trop grandes : Tadéo avait les pieds à 6/8 cm du sol (les autres enfants aussi), et la table était trop haute : elle lui arrivait au niveau des épaules.

Le point de départ de la pédagogie montessori, c’est la liberté du mouvement autonome. Le mobilier devrait être adapté à la taille et à la force des enfants. Il faut avoir différentes tailles, adaptés pour chaque âge. Il faut que les enfants aient les deux pieds par terre, pour qu’ils se sentent en sécurité. Si non, ils ne sont pas ancrés et ne peuvent pas se concentrer.

Pour pratiquer la pédagogie montessori, acheter des meubles à leurs tailles est la première chose à faire. Personnellement, j’ai du mal à trouver des chaises adaptées au tout-petit, et qui coûtent moins de 90 euros. J’ai mesuré la hauteur d’assise qu’il faudrait à Tadéo : 18cm… contre 24 cm actuellement (trouvée à Ikéa et Alinéa…)! (Ah, si quelqu’un habitant sur Bordeaux pouvait m’en fabriquer, avec des hauteurs réglables de 16 à 22 cm, ou scier mes chaises ?!)…

Ensuite, la disposition du mobilier : à cet âge, la simple présence de l’autre empêche de se concentrer… les enfants ont besoin d’une table d’activité individuelle et espacée. Et pour la même raison, les activités sont toujours proposées à un seul enfant (et non un groupe), et toute les activités ne se trouvent qu’en un seul exemplaire. Si un deuxième enfant veut faire la même activité, il doit attendre… (J’expliquerai plus en détails dans un prochain article).

Questionnement sur le déroulement de l’activité…

Avant de la proposer à l’enfant…

« Aide moi à faire par moi-même »… L’enfant doit pouvoir tout faire tout seul, du début à la fin.

Il faudrait mettre les feuilles, la colle et le sable sur un petit plateau, placé sur une étagère à hauteur des enfants (et accessible en permanence, toujours à la même place). Avec un pinceau, et un repose pinceau. A cet âge, un code couleur peut être une aide utile (le plateau bleu, le pinceau bleu, le tablier bleu, etc.) un crochet avec un tablier, que les enfants peuvent enfiler sans aide, serait à coté de l’étagère, et si possible proche d’une table d’activité. Il faut aussi prévoir où l’enfant peut mettre sa feuille quand il a terminé (un bac pour les dessins finis, une corde avec des pinces pour l’accrocher… les deux pour que l’enfant puisse choisir ?) Et pour finir, il faut penser au nettoyage de la table, et prévoir un endroit où disposer du matériel (bassine avec une éponge, balais, ramasse miette), à la taille de l’enfant. Idéalement, l’enfant aurait un accès à un robinet pour remplir seul la bassine d’eau.

[[Chez moi, je n’ai pas d’idée pour le moment… Mon grand de 3 ans et demi arrive à remplir son arrosoir, en montant sur un tabouret, puis en posant son arrosoir plein sur le tabouret, avant de sauter du tabouret, et enfin récupérer son arrosoir… Ah, j’ai une petite idée : peut-être avec une bouteille minérale de 5L munie d’un robinet pour se servir… je la percerais en haut pour la remplir le matin (et en cours de journée si besoin), et je la viderais le soir pour arroser mes plantes…Je poserai cette grosse bouteille sur un tabouret, dans la salle de bain, et je verrais si elle est à la bonne hauteur…]]

Ensuite, je présenterai l’activité à l’enfant. J’ai observé ce matin que l’accueillante n’en a pas fait. Et ensuite, elle est intervenue pour montrer à Tadéo qu’il fallait remettre de la colle pour que le sable ne tombe pas, ce qu’il a refait seul ensuite.

Alors, une présentation de matériel pour un enfant de 2 ans est différente de la présentation pour les 3/6 ans, car il n’aurait pas la patience de regarder du début à la fin… Mais je m’arrête un moment dans ma description de la présentation, car je dois réfléchir à comment présenter l’activité. Car il est essentiel que je présente toujours strictement de la même façon cette activité, pour que l’enfant puisse l’assimiler dans son ensemble, sa globalité et la faire seul. Je me souviens que la formatrice disait qu’il ne faut pas faire faire un gâteau à plusieurs enfants et que l’un mette la farine et l’autre le sucre, car chaque enfant (à cet âge) ne retenait que des bouts de la séquence, et non la recette entière. Et que si nous sommes plusieurs adultes à présenter le matériel, il est indispensable que tous la présente de la même façon, avec les mêmes gestes, et dans le même ordre.

Alors le protocole pour présenter cette nouvelle activité… Je choisis une place définitive pour cette activité. Sauf que j’habite dans un appartement, et que j’ai pas la place de tout mettre. Dans ce cas, il est nécessaire que le même type d’activité se trouve à la place. Et pour changer cette activité, il faut observer l’enfant et voir s’il s’y intéresse toujours ou pas, il n’y a pas de règle de temps, genre tous les mois, c’est l’observation de l’enfant qui peut apporter la réponse de quand changer un matériel, et lequel.

En premier lieu, avec de présenter une nouvelle activité, il est nécessaire de poser la question de sa finalité. Ce matin, l’accueillante voulait que les enfants produisent un dessin de Pâque pour le remettre à leurs parents, et les assistantes maternelles les prenaient en photos pour montrer aux parents ce que leurs enfants ont fait à la RAM… La finalité d’une activité montessori se pose en d’autres termes. Où l’enfant en est-il dans son développement ? Quelle aide au développement lui proposer ? La finalité de cette activité, c’est le développement de la motricité fine, de la « pince », et pas qu’il sache faire un dessin avec de la colle et du sable…. A 2 ans, un enfant ne cherche pas à faire un chef d’œuvre. J’ai proposé à Tadéo de monter son dessin, que l’accueillante a mis dans une poche plastique, mais il n’en a rien fait. L’accrocher à la maison ne l’a pas intéressé non plus… En revanche, prendre le sable coloré avec les doigts et le mettre sur sa feuille, encore et encore, l’a captivé. Je pense qu’il aurait très bien pu mettre le sable d’un pot à un autre, et cette activité plus simple lui aurait tout autant plu… et lui aurait apporter la même aide dans son développement. Quand il ne intéressera plus à cette nouvelle activité, je pourrais changer le contenu à transvaser, des petites perles, des lentilles… La finalité de l’activité sera la même.

Maintenant que je me suis assurée que cette activité est une aide au développement, je dois établir un protocole de présentation. D’abord, aller chercher le plateau sur l’étagère et le poser sur la table. Ensuite, prendre une feuille et la poser devant soi. Puis ouvrir le petit flacon de colle et le poser devant soi (il faudrait donc préalablement proposer à l’enfant une activité avec plusieurs flacons/bouteilles, à visser et dévisser, et qu’il maitrise le geste…). Prendre le pinceau, le mettre dans le pot, et puis peindre la feuille. Poser le pinceau sur le repose pinceau. Prendre le petit bol contenant la sable coloré et l’ouvrir et le poser à coté de la feuille, à droite ou gauche (en fonction de si l’enfant est droitier ou gaucher… et comme je suis droitière, je devrais placer l’enfant à ma gauche pour qu’il puisse bien m’observer). Prendre du sable, avec mon pouce et mon index, et le poser sur la feuille, plusieurs fois. Reprendre le pinceau de colle, le mettre dans le pot et peindre la feuille. Et reprendre du sable pour le mettre sur la feuille. Soupirer avec un sourire de satisfaction. Fermer le pot de sable et le remettre sur le plateau (au même endroit qu’au début). Placer le repose pinceau sur le plateau avec son pinceau. Fermer le pot de colle et le remettre sur le plateau. Prendre la feuille et aller la mettre dans un endroit prévu à cet effet. Prendre le pinceau et aller le mettre dans un pot avec de l’eau… (est-ce que le pot contient déjà de l’eau ?? est-ce que cela alourdi le plateau ?? A réfléchir…). Prendre le plateau et le reposer sur l’étagère, à la même place. Aller chercher l’éponge humide (elle a déjà un endroit prévu dans la cuisine… Ou alors prévoir une autre éponge pour nettoyer la table d’activité, dans un autre endroit, à réfléchir…). Passer l’éponge sur la table. Aller rincer l’éponge (prévoir une bassine dans la salle de bain ??). Aller chercher le balai et passer le balai sous la table. ranger le balai. Fin de l’activité.

Autour de cette activité, il y a plusieurs petites activités (nettoyer la table, passer le balai, ouvrir et fermer un flocon…) Tadéo les a déjà faites, je peux donc lui proposer cette activité, si non, et bien je lui propose d’abord ces petites activités ! Il faut aussi que je réfléchisse à quelques petits aménagements pour répondre à mes questions entre parenthèses dans mon protocole avant de lui présenter cette activité … et toujours de la même façon, c’est à dire que j’ai décidé que ranger d’abord la colle avant le sable, alors je devrais toujours ranger dans cet ordre, pour qu’il absorbe l’activité entière et puisse la refaire seul, incluant le rangement !

Quand le lui présenterai cette activité, nous la ferons ensemble. Je lui proposerai d’apporter le plateau sur la table, puis je lui montrerai comment je met la colle et le sable, une fois. Je lui proposerai tout de suite de le faire à son tour. Quand il aura fini une feuille, on ira ensemble la mettre dans le panier qui sera prévu pour cela. Et je lui proposerai de prendre une autre feuille sur le plateau. Quand il refusera, je ne le laisserai pas partir, et c’est ensemble que nous rangerons les éléments sur le plateau dans l’ordre que j’ai défini, et que nous reposerons le plateau à sa place sur l’étagère, et que nous nettoyons la table si besoin. Je ne le forcerai pas à ranger, mais je m’assurerai gentiment qu’il me regarde faire avant qu’il commence une autre activité, pour qu’il puisse absorber l’activité dans son intégralité… et j’insiste, même s’il ne range pas lui-même, me regarder ranger avant de faire autre chose est une leçon de silence, d’imitation ultérieure, de même que de lâcher le rapport de force. Et puis je veux aussi dire que j’ai observé parfois que certains enfants ne rangeaient pas tout simplement parce qu’ils ne savaient pas où ranger, leurs jouets n’étant pas rangé à chaque fois à la même place… où pas ranger systématiquement, et ce, dès la naissance…

_____________________________________________

Attitude l’adulte avant, pendant, après l’activité….

Ce matin, l’accueillante de la RAM est intervenu plusieurs fois.

Avant d’intervenir auprès de l’enfant, quand on pratique la pédagogie montessori, d’abord on s’assoit et on observe. L’enfant a-t-il besoin d’aide ? Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant… Que fait-il ? A t-il une activité ordonnée, ou désordonnée ?
Ce matin, l’accueillante du RAM est intervenu pour demander à Tadéo de mettre de la colle sur la feuille pour que le sable ne tombe pas ensuite… Et au moins deux fois je l’ai entendu lui dire tout haut que son dessin est beau, et Tadéo s’est arrêté pour la regarder.

Elle est très bien intention, bien sûr. Mais ses intervention ont coupées Tadéo dans sa concentration, dans sa répétition, dans sa construction… Oui, le sable aurait pu tomber par terre et ne pas coller à la feuille (et encore, il est probable que Tadéo aurait ensuite remit le surplus de sable dans le pot…) Mais pour le développement de Tadéo, ses interventions ont été chacune une entrave à son développement. Quand au compliment, il n’a pas sa place non plus dans une pédagogie montessori, (il fera l’objet d’un article plus tard), et ce matin il a eu le même effet entravant, puisque dit à l’enfant pendant qu’il était en pleine activité ordonnée.

Cette activité dans son ensemble, si on regarde le protocole, peut paraitre longue. Mais le rapport au temps est différent. L’enfant se construit, il n’est pas dans l’efficacité.  Il peut passer une heure à mettre du sable sur la feuille, et encore une heure pour ranger et nettoyer la table plusieurs fois s’il le souhaite (même si elle est propre), tant qu’il est concentré, qu’il a une activité ordonnée, il se développe, à son rythme, et l’adulte n’intervient pas.

_____________________________________________

Voilà pour mon premier travail d’observation…